Une approche douce pour les bébés
L’accouchement peut être le premier traumatisme vécu dans la vie d’un bébé. Trop long ou trop rapide, avec ou sans forceps, le travail peut se révéler source de tensions pour le crâne d’un nouveau né.
Une consultation en ostéopathie postnatale est recommandée aussi bien pour la maman que pour son bébé afin de vérifier les éventuels déséquilibres crées par l’accouchement (même après une césarienne).
Chaque nourrisson mériterait une investigation ostéopathique minutieuse tant du point de vue de sa structure osseuse (membres, bassin, vertébrale et crânienne) que de ses fonctions (respiratoire, digestive et génitale).
Quel nourrisson ne souffre t’il pas de régurgitations, de coliques, de rhume des hanches, de torticolis congénital, ou tout simplement de crâne aplati ?
Regardez autour de vous, observer les formes crâniennes ! Observer les attitudes posturales ! Il y a toujours un point de départ pour chaque problématique. L’intérêt des techniques ostéopathiques dès le plus jeune âge est d’assurer une croissance et un épanouissement harmonieux.
Le crâne du nourrisson
Prenons l’exemple du crâne du nourrisson à la naissance. Celui-ci est particulièrement malléable, les os ne sont pas encore soudés entre eux. Les os de la voûte sont reliés par des sutures (limites et rapports articulaires entre deux os), et à certains endroits laissant entre eux un espace souple, les fontanelles. Vous savez, ces fameux espaces tout mous où l’on peut voir un battement comme un ballon qui se gonfle et qui se déprime. Quant aux os de la base, ils sont reliés par du cartilage et quelques uns d’entre eux sont en plusieurs parties.
Toutes ces pièces osseuses peuvent se déplacer dans certaines limites, se chevaucher légèrement et s’accommoder ainsi des fortes contraintes créées lors de l’accouchement. En effet, pendant le travail d’importantes pressions (par les contractions, la butée contre le bassin de la mère, le passage étroit dans le petit bassin) s’exercent sur la tête, le cou et le dos du bébé.
Les tissus ont cette capacité de se laisser déformer, mais si les contraintes sont trop fortes, trop longues, trop répétées, trop brutales, elles laisseront des traces. Il est intéressant d’observer un bébé quelques jours voire quelques mois après sa naissance. La position qu’il adopte est souvent révélatrice des contraintes qu’il a subies.
L’importance de l’autorégulation
La capacité d’autorégulation du bébé va dépendre du traumatisme subi. Quand les structures du crâne sont très déplacées, les os se trouvent dans des positions qui ne permettent pas les mouvements crâniens. Ils restent étouffés, enserrés, bloqués. Ils ne réussissent pas à impulser cette recherche dynamique qui de proche en proche recréerait la symétrie et l’équilibre.
L’ostéopathe travaille dans cette recherche du point d’équilibre permettant ainsi de libérer les tensions.
Ce qui renforce le traumatisme, ce que l’ostéopathe doit surveiller chez un nourrisson :
- toute naissance longue (plus de huit heures),
- toute naissance très rapide (moins de deux heures),
- présentation par la face, le siège, qui implique une double rotation,
- conditions de la mère : déséquilibre du bassin, tensions vertébrales, diaphragme peu mobile,
- pression extérieure sur le ventre de la femme (cela ne devrait plus se voir, car cela est devenu interdit),
- pressions directes sur le bébé : ventouse, forceps. Lorsqu’ils sont utilisés c’est par nécessité (stagnation du nourrisson dans le petit bassin),
- les jumeaux et naissances multiples, qui se compriment mutuellement,
- si on tire le nourrisson par les pieds sa colonne vertébrale se détend brusquement, ce qui traumatise le lien entre le crâne – sacrum,
- césarienne : une naissance qui progresse normalement par des contractions, certes violentes mais évolutives, biologiques, modèle le crâne du bébé tout au long du passage. Par césarienne le nourrisson n’est pas préparé au brusque changement d’atmosphère.
Ceux-ci n’apparaitront que plus tard (Reflux, coliques, enfant agité, pleure trop souvent ou au contraire trop calme, tourne mal la tête à droite ou à gauche, tète mal ou difficilement, position en banane).