Qu’est-ce que la psychomotricité libre et comment s’y prendre
La psychomotricité libre, voilà un terme dont on entend souvent parler et qui s’installe de plus en plus dans les milieux de la petite enfance.
La philosophie de la psychomotricité libre est assez proche du regard ostéopathique sur le corps et son appréhension. C’est pourquoi, nous ostéopathes, sommes sensibles à cette approche et vous la recommandons auprès de vos jeunes enfants.
La psychomotricité libre est née à partir d’observations de jeunes enfants en milieu hospitalier, par une pédiatre hongroise, Emmi Pikler. Elle élabore une thèse selon laquelle l’enfant est acteur de son développement pour peu que son environnement le soutienne en le laissant faire ses propres expériences. L’enfant est capable de franchir toutes les étapes du développement par lui même, à son rythme, à sa manière. Grâce à une remarquable aisance corporelle, l’enfant sait analyser les risques, il élabore des solutions face à un obstacle, il fait preuve d’une grande curiosité. Il est bien plus gratifiant pour lui d’être parvenu à se retourner, s’assoir, se redresser, se déplacer attraper un objet sans l’aide de l’adulte. Il a réussi parce qu’il est en capable. Cela assoit en lui les bases de la confiance, les joies de l’effort récompensé, le plaisir de découvrir un nouveau monde qui s’offre à lui. Lorsque un adulte assoit un bébé alors qu’il ne sait pas lui-même s’y employer, l’enfant va déployer toute son énergie pour tenir bien assis sans tomber au lieu de la dépenser dans le jeu, l’exploration. Il finira par pleurer au bout d’un moment, car il ne saura pas comment se défaire de cette position et enregistrera qu’il a besoin de l’adulte pour réussir.
De plus, respecter le rythme de l’enfant lui laisse le temps d’acquérir avec assurance chaque étape, lui permet de consolider ses schèmes psychomoteurs. C’est un enfant qui tombe peu, se cogne peu, pleure beaucoup moins qu’un autre qui réclame en permanence l’aide de l’adulte. Il est plus autonome, connaît les limites de son corps, témoigne davantage de douceur envers eux et les autres.
Appliquer la psychomotricité libre à la maison permet aux parents, pressés de voir leur enfant progresser, d’éviter quelques erreurs, comme celle de vouloir faire marcher un bébé précocement et dont les hanches ne sont pas prêtes physiologiquement à recevoir le poids du corps.
En revanche, la psychomotricité libre ne signifie pas laisser le bébé se débrouiller seul dans un coin. L’adulte accompagne sans agir « à la place ». Il sera judicieux d’adapter l’espace pour éviter au maximum les incidents et de répéter en permanence « non, ne touche pas à ça, ne mange pas ça… ».
Souvent ce sont nos propres peurs d’adulte qui brident les élans audacieux de l’enfant.
Nous vous proposons de lire notre article sur le développement psychomoteur du jeune enfant qui invite les parents à l’observer de manière attentive et pertinente.
Un bébé qui ne parvient pas à se retourner, s’asseoir symétriquement, marcher à quatre pattes, marcher au-delà de 16 mois peut signifier l’existence d’un blocage mécanique d’une hanche, une épaule que l’ostéopathe décèlera.
Sans l’aide de l’ostéopathie, le blocage persistera mais l’activité musculaire chaque jour grandissante, permettra au final à l’enfant de s’asseoir, se redresser, marcher. Donc oui, l’enfant poursuivra son évolution psychomotrice mais au prix d’un effort musculaire compensatoire et le blocage restera à vie sans la résilience ostéopathique.
Concrètement, comment faire ?
Voici quelques illustrations du site Bougribouillons qui expliquent clairement ce qu’est la psychomotricité libre :